Post by GHJ'ai acheté dans une droguerie du peroxyde d'hydrogène à 130
volumes. Est-ce que quelqu'un pourrait m'aider à reduire la
concentration de l'eau oxygénée à 3% ou moins?
Est-ce dangereux d'ajouter simplement de l'eau de robinet?
Excuser moi pour mon ignorance, je voulais utiliser l'eau pour
desinfecter mes pots (j'ai eu des plantes infectées par phytophtora).
Tu t'es probablement trompé, la pharmacie vend ici de l'eau oxugénée à
10 volumes, soit 3% de peroxyde; 30 volumes ou au-dessus c'est plutôt
pour les laboratoires.
En principe le titre " en volume" d'une eau oxygénée est le nombre de
litres de dioxygène qui serait libérée par une solution d'eau oxygénée
selon la réaction H2O2 --> H2O + 1⁄2O2.
Cette définition est à confirmer, je crois que c'est cela. Mais l'eau
oxygénée (alias peroxyde d'hydrogène) est toujours diluée dans l'eau, à
l'état pur elle est instable et intransportable (boum !).
L'eau oxygénée est un désinfectant qui a l'avantage de se décomposer
rapidement au contact des matières oxydables, au contact de l'iodure de
potassium (au labo), au contact d'enzymes communes dans le monde vivant,
les catalases et peroxydases, qui contiennent du fer pour leur majorité.
L'eau oxygénée attaque comme un oxydant, non polluant par la facilité de
son élimination. Il faut faire attention de ne pas la mélanger avec
l'eau de javel, la réaction étant dangereuse.
Quand on met de l'eau oxygénée sur une plaie, on voit un des bulles de
gaz ou un mousse, nés de l'oxygène qui provient de la décomposition de
l'eau oxygénée (la peau est riche en catalase).
L'eau oxygénée est communément fabriquée par les plantes selon un
dispositif simple: elle leur sert à se défendre contre les champignons,
justement; une réaction de nature hormonale quand elle est agressée.
Traiter les plantes avec de l'eau oxygénée très diluée avec l'eau du
robinet est sans doute utile contre le Phytophtora, une façon de
l'aider, mais je ne connais pas les proportions. Dans le doute, je
suggère qu'on commence par traiter sur une ou deux feuilles pour voir un
effet toxique éventuel, avant de traiter toute la plante, c'est plus
prudent.
Beaucoup de plantes ne se contentent pas de la guerre chimique pour
lutter contre un champignon. Un procédé courant est la chute de la
feuille atteinte, une façon de se débarasser de l'infection locale. Une
autre est la politique de la terre brûlée contre l'envahisseur. Les
cellules atteintes libèrent du peroxyde et du superoxyde (une autre
entité) qui détruit les cellules voisines, formant un trou nécrosé ou
une tache noire, qui s'étend en empêchant le champignon de coloniser la
zone.
Les champignons font aussi de l'eau oxygénée, dont l'intervention est
primordiale dans la nature pour la pourriture des ligneux et du bois.
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Jean Pelmont
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